Marché de Belleville : les associations d’habitants et de commerçants refusent tout retour en arrière

Dans un courrier du 29 juin 2020, les associations de riverains et de commerçants du quartier demandent à la Maire de Paris de ne pas doubler le nombre de stands du marché de Belleville. Ils avancent que l’organisation mise en place depuis le déconfinement avec une seul file de stands, est la seule compatible avec l’importance de sa fréquentation, respectueuse des usagers, riverains et des cyclistes.

Vous en trouverez la teneur ci-après.

Avant : un marché saturé où il était impossible de circuler
Depuis le déconfinement : le marché est plus aéré, plus agréable
Depuis le déconfinement : le marché est plus aéré, plus agréable

Madame la Maire de Paris,

Depuis plusieurs années, les usagers, riverains, commerçants et habitants du quartier Belleville Saint-Maur demandent de dé-densifier le marché de Belleville, au sein duquel il est impossible circuler, en raison de l’organisation en double file des stands et de la largeur insuffisante du terre-plein central.

Depuis le déconfinement, un seul linéaire sur les deux a été maintenu. Cela a permis, non seulement de respecter la distanciation physique, mais également d’apaiser le marché. La situation des femmes et la sécurité s’en sont trouvées notamment grandement améliorées. Les files d’attente devant les stands ne se sont pas accrues, alors même que le nombre de stands a été diminué. Cet aménagement permet en outre au marché de Belleville d’assurer enfin sa fonction sociale, en permettant à ses usagers de s’arrêter pour se rencontrer, prendre des nouvelles, sans créer de bouchons et sans être, sans cesse, bousculés.

En divisant par deux le nombre de camions, les nuisances et la pollution générés par ce marché ont été réduites. Les places de stationnement côté 11e, qui étaient occupées en totalité par les camions des forains les jours de marchés, sont plus fréquemment disponibles, réduisant considérablement les arrêts intempestifs de véhicules sur la piste cyclable. Les commerçants sédentaires peuvent enfin utiliser les emplacements de livraison.

Compte tenu de ces éléments, un retour en arrière serait problématique et incompréhensible, alors qu’il y a de plus en plus de cyclistes qui empruntent la piste cyclable.       

Par ailleurs, il est fait observer qu’une large part des forains qui ont manifesté leur volonté de réintégrer le marché Belleville, sont des commerçants volants et qu’un emplacement sur un marché découvert ne saurait constituer un droit absolu et à durée indéterminée, en particulier pour des commerçants qui n’ont pas d’abonnement à l’année.

En outre, pour nombre d’entre-eux, ces commerçants vendent des produits non alimentaires et en particulier des textiles à bas prix ou des articles de bazar, en méconnaissance de la priorité accordée à l’offre en produits frais du Règlement des marchés découverts, comme l’a rappelé le Conseil de Paris en décembre dernier.

C’est d’ailleurs ainsi que s’explique la dérive du marché de Belleville vers le non alimentaire : trop étendu, il fallait occuper à tout prix occuper l’espace délaissé par l’alimentaire, en ayant trop souvent recours aux commerçants volants non alimentaires, plutôt que de récupérer cet espace, pour aérer le marché et le rendre plus agréable. 

Enfin, nous notons que la diminution du nombre de stands du marché a permis de redynamiser, dans une certaine mesure, les commerces sédentaires du boulevard de Belleville et de ses abords.

Réinstaller cette concurrence déloyale, reviendrait à « planter un couteau dans le dos » de ces commerçants sédentaires, dont les charges sont élevées, qui ont investi et qui permettent de diversifier le tissu commercial dans un quartier où les bars prennent de plus en plus de place et où les locaux peinent à trouver preneur.     

Compte tenu de ces éléments, nous ne pouvons qu’être opposés au doublement des stands sur le terre-plein central du boulevard de Belleville et demandons la pérennisation de la configuration actuelle du marché de Belleville.

Nous observons que le maintien de la configuration actuelle du marché permettrait de supprimer 40% des places de stationnement du boulevard de Belleville, situées le long du terre-plein central, dans la ligne de votre engagement pris devant les parisiens, et d’affecter cet espace à un autre usage.

Nous vous prions d’agréer, Madame la Maire de Paris, notre haute considération.

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