Enfin ! Après des mois de travail, des multiples réunions et déplacements sur les marchés du nord-est parisien, voici notre diagnostic et nos propositions concernant le réaménagement et l’offre du marché de BELLEVILLE.
N’hésitez pas à nous donner votre avis à la fin de cet article et à vous associer à notre projet ! Vous pouvez également télécharger le document complet en bas.
Diagnostic
Lorsque l’on interroge les habitants sur ce qu’ils pensent du marché de Belleville, le constat n’est guère reluisant : « bas de gamme », « invendus de Rungis », « pas cher », « manque de diversité », « nuisances », « inconfortable », « bondé en fin de matinée », « dérégulé » et « sale et très mal nettoyé ».
Le rôle du marché est-il de servir de débouché aux invendus de Rungis ou doit-il répondre aux attentes des habitants du quartier ?
Le marché de Belleville, par son offre en produits alimentaires bas de gamme, très largement importée, et par son organisation, est à l’opposé du besoin de proximité et des préoccupations et de consommation responsable exprimées par les habitants du quartier.
Alors que la Mairie de Paris a fait du développement de l’offre bio une priorité et que le Maire du 11e arrondissement a créé un marché bio près de la Mairie, on ne compte aucune offre de ce type sur les 150 stands du marché de Belleville

La mauvaise qualité des produits et le manque de diversité ne répond pas aux attentes d’une majorité d’habitants.
Le quartier Belleville Saint-Maur compte 43% des cadres supérieurs. Or toutes les études sur leurs habitudes de consommation le montrent : ils ne sont pas sensibles au prix et sont bien plus attachés à des produits plus qualitatifs et diversifiés : tout le contraire de l’offre du marché de Belleville.

Bien que situé, comme le marché de Charonne, dans le 11e en bordure du 20e et situé dans un quartier dont la sociologie est proche, le marché de Belleville bénéficie pas des mêmes mesures de la part de la mairie du 11e.
Si l’on trouve sur le marché de Charonne des traiteurs variés en nombre (10 en tout), il n’y en a aucun à Belleville. Le même constat doit s’imposer s’agissant des bouchers-charcutiers traditionnels : si le marché de Charonne en compte 7 au total, il n’y en a aucun à Belleville.


Aucune complémentarité de l’offre commerciale du marché avec les commerces sédentaires du boulevard.
Ainsi, plusieurs boucheries ou rôtisseries confessionnelles sont présentes sur le marché, alors que juste à côté, huit commerces sédentaires de ce type pourraient accueillir les clients du marché et bénéficier ainsi de ce surplus de clientèle.
Inversement, aucun fromager n’est présent sur le marché, alors que le quartier Belleville Saint-Maur, qui rassemble 30.000 habitants, n’en compte aucun. C’est un cas unique dans le 11e arrondissement.

Les stands de textile et d’articles de bazar ne cessent de s’étendre et sont presque majoritaires.
Si dans l’imaginaire collectif, le marché de Belleville est un marché de fruits et légumes, c’est de moins en moins le cas. Cette offre est aujourd’hui supplantée par les stands de textile et d’articles de bazar qui ne cessent de s’étendre et représentent près de la moitié de l’offre du marché. Là encore, en totale contradiction avec le Règlement des marchés parisiens.

Se tenant exclusivement en semaine, le marché ne profite, de fait, qu’aux personnes inactives (retraités, personnes au foyer, sans emploi, etc…).
Or le quartier est composé très majoritairement de personnes qui travaillent, paient leurs impôts. Comment leur expliquer qu’ils ne peuvent pas bénéficier d’un marché alimentaire répondant à leurs besoins et adapté à leurs horaires ?
Le marché draine en revanche une large clientèle issue de tout le Nord et l’Est parisien et la banlieue. Il suffit de prendre le métro et les bus les jours de marché pour s’en convaincre. C’est d’ailleurs la raison principale de sa saturation.
Or si le marché ne profite que très minoritairement aux habitants du quartier, ce sont bien ces derniers qui en subissent toutes les nuisances, notamment en termes de bruit et de propreté.
La Mairie de paris refuse d’appliquer le règlement des marchés parisiens au marché de Belleville
La Mairie multiplie ces dernières années les interdits au nom du développement durable.
Les sacs plastiques sont interdits depuis quelques temps maintenant, mais chacun peut observer qu’ils restent autorisés à Belleville.

Que dire de la lutte contre la pollution ? Alors les véhicules dotés de la vignette « Critic’Air 4 » sont interdits de circulation à Paris, chacun pourra observer que de nombreux camions du marché hors d’usage circulent et stationnent sous les fenêtres des habitants du boulevard.

Qui n’a pas été réveillé à 3 ou 4 H du matin par l’installation des palettes sur le terre-plein central ? On tolère des nuisances professionnelles au nom du marché, alors qu’on les combat ailleurs.
Enfin, contrairement à d’autres marchés, aucune organisation des invendus n’est organisée, laissant place à un marché de la misère où des fruits pourris, jetés parfois à même le sol, sont collectés par les plus précaires.

Pendant ce temps, le marché du Père Lachaise, situé sur le boulevard de Ménilmontant, lui se meurt.
La question de l’avenir de ce marché est clairement posée.
L’implantation de ce marché « quasi fantôme » empêche tout réaménagement d’ampleur du terre-plein du boulevard Ménilmontant, puisqu’il faut laisser libre son emplacement et maintenir les places de stationnement pour les camions.
Ou bien ce marché renaît et trouve son utilité, ou bien sa suppression devra être envisagée, pour permettre la revalorisation du boulevard de Ménilmontant.
Quelles propositions ?
Plusieurs pistes d’évolution du marché de Belleville ont été mises à l’étude.
Le 1er scénario dit « Charonne » : consisterait, sans réduction de l’emprise actuelle du marché de Belleville, à organiser comme sur le marché de Charonne, une répartition du marché en deux secteurs :
-maintien de l’offre actuelle en frais 1er prix entre sur le terre-plein entre Couronnes et Belleville ;
-créer une offre plus diversifiée entre Couronnes et Ménilmontant comprenant des produits biologiques et circuits courts, traiteurs, des lieux de convivialité comme sur les autres marchés et un service de livraison comme à Charonne, en reprenant des emplacements aux très nombreux stands de textiles et bibelots.
Ce scenario permettrait d’aboutir à un marché de Belleville pour tous.
Le 2ème scenario dit « Père Lachaise » consisterait à maintenir l’offre du marché de Belleville en l’état, moyennant quand même quelques ajustements (textile, bibelots, aération du marché) et à engager un travail de diversification du marché du père Lachaise, qui monterait en gamme et deviendrait un marché apaisé.
Cette option préserve la vocation exclusivement « populaire » du marché de Belleville et permettrait de retrouver une vocation et une utilité au marché du père Lachaise.
Dans les deux options, la question du maintien de l’organisation des deux marchés uniquement en semaine se pose.
Si l’on veut permettre à chacun, et notamment à ceux qui travaillent, de profiter enfin d’un marché de proximité, la seule solution serait de prévoir son organisation un jour de semaine et un jour de weekend.
Il faudra une volonté politique forte pour faire aboutir ce projet.
Ne nous y trompons pas. Il s’agit, quel que soit le scénario choisi, d’une réforme d’ampleur qui ne peut être actée que lors d’un programme électoral.
Nous venons de vivre une mandature de 6 ans où la marie de Paris a été incapable, faute de volonté politique, de faire appliquer son propre Règlement des marchés parisiens et le droit de circuler.
Une opposition de certains forains n’est pas à exclure.
Mais continuer de céder au chantage des forains n’est plus admissible. Ils ne font aucun effort pour respecter le mobilier urbain et la propreté du terre-plein central ou pour trier leurs déchets. Des commerçants peuvent-ils pendre en otage un quartier tout entier ? Nous pensons que non.
Il leur appartiendra donc de s’adapter au nouveau cahier des charges du marché de Belleville et de proposer une nouvelle offre de produits adaptée aux besoins de tous les habitants du quartier. Un accompagnement de la mairie et de la Chambre de commerce et d’industrie pourrait d’ailleurs être prévu.
L’offre des marchés du Nord-Est parisien doit être rééquilibrée
Personne ne conteste qu’il y ait dans le Nord-Est parisien une demande pour des produits frais d’entrée de gamme. Mais les marchés de Barbès et Belleville ne peuvent assumer seuls ce rôle.
Les habitants du 10e, 19e et 20e arrondissement doivent pouvoir eux aussi bénéficier de cette offre bon marché de proximité, sans avoir à subir le trajet et l’épreuve d’un marché de Belleville saturé.
L’offre en produits premier prix devra donc être accrue en particulier sur les marchés du boulevard de La Villette et de la rue des Pyrénées. Certains forains marchés de Belleville pourraient être ainsi dirigés vers ces marchés.
En résumé :
Organiser le marché un jour de weekend pour permettre à celles et ceux qui travaillent de profiter du marché et de prendre le temps de faire leurs achats en famille
Développer une offre de fruits et légumes qualitative, biologique et/ou circuits courts, en fromagerie, etc… en récupérant des emplacements sur les stands de textile, bibelots et produits d’épicerie manufacturée
Prévoir des emplacements pour des traiteurs variés, avec possibilité de restauration sur place, pour plus de convivialité
Interdire l’installation du marché à l’extrémité des terre-pleins, ainsi qu’en leur milieu, pour aérer le marché et dégager les passages piétons.
Mettre en place un service de livraison à domicile en vélo cargo
Vérifier que les forains disposent d’un véhicule répondant aux normes anti-pollution lors de leurs inscription, puis chaque année.
Prévoir la possibilité pour les commerçants sédentaires du boulevard de Belleville et du quartier d’occuper des stands
Organiser le tri des déchets et des invendus. Appliquer l’interdiction des sacs et pochette en plastique
Aller plus loin ?
L’une des critiques les plus fréquemment remontées par les habitants, en particulier les femmes, est l’impossibilité de circuler au sein du marché de Belleville, qui est aussi dense que celui de Barbès, alors qu’il se tient sur un terre-plein qui est plus étroit. La systématisation de la braderie à la fin du marché accentue encore le problème et engendre des cohues.
Une idée pourrait consister à ne conserver qu’un linéaire sur les deux du marché de Belleville pour doubler l’espace de circulation au sein du marché. Cette nouvelle organisation permettrait également de libérer l’emprise des places de stationnement le long du terre-plein côté 11E arrondissement : soit au profit d’un élargissement ultérieur du terre-plein, soit pour permettre un réaménagement de la piste cyclable actuellement située le long du trottoir côté 11e.
Et vous qu’en pensez-vous ?
Téléchargez la brochure complète avec le diagnostic et les propositions en cliquant ici
l’histoire des sacs plastiques est toute simple,les sacs vegetaux inventes par l’ancienne ministre sont appelés des sacs de regime,des qu’on met 3 cerises le sac explose,donc les commerçants offrent a leurs clients de vrais sacs pour leur eviter de se retrouver a 4 pattes pour chercher les fruits ou legumes qui sont par-terre
Dans le 15eme ya des super marchés restez dans ces quartiers laissez Belleville tranquille
Vous voulez nous expulser de notre propre quartier et nous envoyer dans le 15e arrondissement ?
Oui.
Oui pour réduire sérieusement les articles de bazar et les textiles. Il y a déjà plusieurs bbazars dans le quartier.
Oui pour plus de diversité et de qualité dans les légumes et fruits. Actuellement ce sont les mêmes tout au long du marché.
Oui pour aérer la disposition des stands afin de circuler carc’est souvent une expédition entre caddies et poussettes.
Bonjour
Habitant du quartier couronnes depuis plus de 10 ans, je partage à 100% vos constats et vos propositions pour améliorer le cadre de vie du quartier et remettre le marché de Belleville aux standards des marchés parisiens.
Je souhaite de tout cœur que vous soyez entendus par nos élus pour le plus grand bien des habitants du quartier, qui comme moi, doivent adhérer nombreux à vos propositions.
Merci pour votre action et j’attends avec impatience de connaitre à la fois les suites qui seront données à votre action de sensibilisation pour ne pas dire “cri d’alarme” et curieux également de connaitre le nombre de personnes ayant répondu favorablement à votre petit sondage en bas de votre article.
D’ailleurs, un sondage d’opinion au près des riverains pourrait être un outil utile si vos propositions devaient rester lettres mortes.
Bravo encore pour votre démarche que je soutiens totalement